Chers bien-aimés frères et sœurs en CHRIST,
Il y a quelques mois nous avons entamé une discussion fraternelle sur le sujet de la musique chrétienne, aujourd’hui, en nous appesantissant sur ses dérives.
Le point aurait dû en être fait, depuis belle lurette, mais mes occupations diverses (notamment le relèvement et la restructuration de la radio de proximité dont je suis le directeur) ne m’ont pas permis de le faire dans les délais.
Sur le sujet, nous avons enregistré les contributions assez symboliques et représentatives du milieu chrétien des bien-aimés, Anne-Marie BAH, Florence VANGAH et TOUTOU GBALE Célestin.
La première citée a jeté un véritable pavé dans la mare en affirmant, pince sans rire et sans sourciller, que le chant de DIEU ne doit pas être vendu. Portant un regard très critique et censeur sur tous les chantres de l’ETERNEL qui se prêtent à la vente de leur travail d’adorateurs. Même si les temps ont évolués et la technologie avec, et les contraintes financières avec. Même s'il est nécessaire, au passage, de pérenniser l'oeuvre du chant. Un extrait de sa contribution à polémique :
« Ta préoccupation, cher frère Dindé, est noble et ce débat est à l'ordre du jour. Pour tout commencer, IL N'Y A PAS DE CHANTRES DE L'ETERNEL, EN COTE D'IVOIRE, si nous lisons bien tous les versets bibliques que tu nous as proposés. Pourquoi je dis cela alors que tu as, toi-même, cité des personnes, qui selon toi, sont des exceptions ? C'est juste parce que même si dans la vie quotidienne elles sont irréprochables, leur place n'est pas là où elles se trouvent maintenant. Je m'explique: La place du chantre est dans la maison de l'ETERNEL, mais que constatons nous aujourd'hui? Depuis CONSTANCE jusqu'aux autres, c'est plutôt du business. On ne peut pas vendre une onction et on ne doit pas vendre une onction. En clair, je suis contre la vente des cassettes et CD chrétiens. D'ailleurs, les pirates sont là pour faire, eux aussi, leur travail. La louange, c'est dans la présence de DIEU, mais une fois qu'il y a un but lucratif en arrière plan, c'est pour le profit de l'auteur et non plus pour DIEU. Je veux aussi interpeller nos hommes de DIEU, aussi fautifs - et pour beaucoup - dans cette dérive que nous constatons de nos jours : Dans la Bible - et tu en as toi-même donné le verset - les lévites consacrés avaient leur part dans le partage des offrandes et des dîmes apportées à la maison de l’ETERNEL, mais que constatons-nous, aujourd’hui ? Des pasteurs qui ne pensent qu'à leur seul profit et pourtant les lévites ont, eux aussi, des besoins ».
« Et le comble, selon elle, c’est que de nombreux chrétiens sont, aujourd'hui, dans les studios, pour enregistrer des albums. Même s'ils ne sont pas qualifiés pour le service du chant, ils veulent quand même chanter. C'est vraiment décevant. Enfin, nous-mêmes sommes tous coupables car pour peu qu’un frère ou une soeur chante bien dans nos églises, on l'encourage et même le presse à faire sortir une oeuvre musicale. Manque de connaissance de notre part à tous. Je le dis encore une OEUVRE SPIRITUELLE N'EST PAS A VENDRE… Les contraintes mondaines nous poussent souvent à dévier et personne ne veut imaginer une oeuvre chrétienne gratuite et pourtant, si on le fait, on verra la gloire de DIEU. Pourquoi ne pas essayer cela un jour. Moi, j'y pense profondément : Mettre à la disposition du monde une cassette qui ne sera pas à vendre. Lorsqu'il y a un but lucratif à un service du chant, on ne laisse souvent pas l'esprit de DIEU se manifester, c’est la raison pour laquelle de nombreux chrétiens empruntent des rythmes ou des chants profanes, pour que tout le monde y trouve son goût et ait son compte», termine Anne-Marie BAH.
Mais pour Florence VANGAH, « si un artiste chanteur chrétien, ne doit pas recevoir de salaire, alors aucun d'entre nous ne devrait être payé pour ce qu'il fait. Car autant Dieu a donné à certains le métier de professeur, d’ingénieur, de médecin, etc, à d’autres il a donné le don de chanter. N'est-il pas merveilleux que des personnes puissent gagner leur pain quotidien tout en portant la bonne nouvelle, la joie et l'espérance de Dieu autour d'eux comme le font les médecins, les secouristes, les infirmières, les pompiers et bien d'autres ? ».
« Je pense, dit-elle, que nous devons juste faire une différence entre celui qui a décidé de chanter le nom de Dieu par amour pour Dieu, son Eglise et dans le but de porter la Bonne Nouvelle, à travers sa voix et celui qui chante le nom Dieu dans le but de se faire uniquement de l'argent. Cette question se pose également à ceux qui décident d'ouvrir une église pour la gloire de Dieu et ceux qui le font pour le business. Dans le premier cas, tout est remis à Dieu et l'argent retiré sert à Dieu.
Dans le deuxième, c'est l'enrichissement personnel sans aucune pensée pour l'Eglise de Dieu. Il faut donc ramener chacun à la raison première pour laquelle il ou elle a décidé de chanter le nom de Dieu ».
Et Florence VANGAH de poursuivre : « Je voudrais également intervenir sur les concerts. Il a été dit, sur ce forum, qu'un chanteur chrétien ne devait participer qu'à des concerts qui sont d'avance dédiés à Dieu.
Je ne suis pas d'accord sur ce point, si l'on se rappelle que Dieu est venu pour les pécheurs. Dans un concert dédié à Dieu, tous ou la majorité sont chrétiens. Dans les autres types de concerts, nous avons toutes sortes de personnes, y compris des païens, des personnes appartenant à des sectes, etc, c’est-à-dire des personnes qu'il faut convertir à Dieu. L'artiste qui chante les merveilles de Dieu, lorsqu'il intervient dans ce type de concerts, doit le faire de manière à ce que le message d'amour de Dieu soit porté, pendant toute sa prestation. Le public doit sentir et voir la différence entre lui et les autres artistes qui sont passés ou qui vont passer. Il faut donc éviter pendant ces concerts, les rythmes qui se confondent avec ceux des autres et privilégier ceux qui portent à la prière au recueillement ».
Pour Florence VANGAH, point n’est besoin de dire le nom de DIEU ou d’évoquer un sujet relatif aux Saintes Ecritures, dans un chant, pour chanter à sa gloire : « Lorsque vous chantez des thèmes comme la beauté de la nature, les merveilles de Dieu, l'amour vrai entre les hommes, quand vous réclamez la justice ou dénoncez les dérives de ce monde, etc, dit-elle, vous oeuvrer aussi pour Dieu ».
La question que je me pose, à ce niveau, c’est comment alors distinguer un chantre de DIEU du plus quelconque des chanteurs lyriques et des troubadours ? La question reste posée.
Le frère TOUTOU GBALE Célestin, quant à lui, pose un problème de fond : « J’avoue, dit-il, que la question du comportement des artistes chrétiens pose un problème plus général et fondamental: Les chrétiens ont-ils encore la crainte de DIEU dans le service? Prédicateurs, responsables de différents groupes ou simples membres de l'église, quel est l'état de notre coeur dans le service pour DIEU? Proverbes 4: 23 nous dit clairement que nous devons garder notre coeur plus que toute autre chose car de lui proviennent les sources de la vie. Quelle est donc notre motivation profonde dans notre rapport aux choses de DIEU? Paul ne disait-il pas justement : "Quoi que vous fassiez en paroles ou en oeuvre, faites tout au nom du SEIGNEUR JESUS, en rendant par LUI des actions de grâces à DIEU le PERE" ? Il convient, néanmoins, que même si certains « chantres » sont franchement méconnaissables et écœurants, il existe des femmes et des hommes consacrés, portant une réelle onction et qui méritent notre soutien spirituel, matériel et financier ».
« C'est pourquoi, dit-il, je ne partage pas l'avis de la soeur Anne-Marie, au sujet de la vente des oeuvres musicales. En 1986-87, j'avais un camarade de dortoir (un inconverti) et il sollicitait très souvent tard la nuit, auprès de moi, l’obtention de la cassette "Jésus, mon compagnon de route" de Daniel KAMBOU. Cela lui a été en bénédiction. Combien de personnes n’ont-elles pas été fortifiées par des lectures d'ouvrages chrétiens? Les oeuvres chrétiennes, au sens large (productions littéraires notamment), doivent être vendues pour évangéliser, édifier, enseigner et être en bénédiction à plusieurs. Penser à une classe de chantres limités à ce seul ministère, dans le style de l'Ancien Testament, c'est mépriser la capacité et le désir du Saint-Esprit à utiliser le plein potentiel des enfants de DIEU ».
« Je reconnais cependant, avec la sœur, avoue t-il, qu'il y a beaucoup de commerçants dans notre milieu de nos jours. L'église est instrumentalisée pour parvenir à leurs sordides passions. Ce que je déplore, c'est qu'ils chantent d'abord pour se faire de l'argent, pour paraître comme des stars..., pour leur propre gloire.
Certains font même plus de bruits que de messages. A leur image, beaucoup de groupes vocaux font de l'ambiance lors des cultes et autres cérémonies, en lieu et place de la Louange et de l'Adoration.
Je voudrais, en terminant, inviter chaque enfant de DIEU à quelque niveau de responsabilité où il se trouve, à méditer sincèrement cette portion de l'Ecriture: "Nulle créature n'est cachée devant LUI, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte", Hébreux 4 : 13.
Puisse le SAINT-ESPRIT "illuminer l'oeil de notre coeur" pour réaliser, mesurer toute la profondeur et la grandeur de notre espérance ! »
Chers bien-aimés frères et sœurs, ces différentes contributions, comme je le disais en introduction, sont assez symboliques et représentatives des positions qui sont observées dans le milieu chrétien sur la question de la musique.
En concluant le point des contributions sur le sujet du jour, je ne referme pas le débat, loin s’en faut, d’autant que bien des aspects défendus par les bien-aimés restent encore discutables. Je propose donc que les échanges se poursuivent sur ce blog, pour ceux qui voudraient encore donner des avis sur la question.
Que DIEU vous bénisse tous, richement !
DINDE Fernand AGBO